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épistémologie

Causalité et explication

I. Le rôle de la causalité en science

a) Historique de la causalité

  1. Aristote et les quatre causes :
  • Cause matérielle : Ce dont une chose est faite (exemple : airain d'une statue).
  • Cause formelle : L'essence ou le modèle de l'objet.
  • Cause efficiente : Ce qui produit le changement (exemple : le sculpteur).
  • Cause finale : Le but ou l'objectif (exemple : glorifier une personne).
  1. Critique de la causalité à l'époque moderne :
  • Descartes conserve les causes matérielle et efficiente tout en rejetant les causes formelle et finale dans les sciences naturelles.
  • Hume critique la notion de causalité comme un produit de l’habitude, sans lien objectif dans le monde.
  1. Russell et l'abandon de la causalité :
  • Russell juge la causalité inutile et dépassée dans les sciences modernes (ex. : gravitation universelle).
  • Il considère la causalité comme une notion anthropomorphique, confondue avec la volition.

b) Des explications sans causalité

  • Certaines explications scientifiques reposent sur des lois d'équivalence (relations mathématiques), et non sur des relations causales.
  • Exemple : La loi de gravitation universelle décrit une relation entre deux masses sans invoquer la causalité.

II. Modèles d’explication et retour de la causalité


a) Modèle déductif-nomologique (D-N) de Hempel & Oppenheim


  • Concept clé : Expliquer un phénomène revient à le déduire de lois générales et de conditions initiales.
  • Exemple : L’explication du mouvement d’un thermomètre dans l’eau chaude par les lois de la dilatation des corps.
  • Limite : Le modèle D-N ne distingue pas entre causalité et corrélation (ex. : taille de l’ombre et hauteur d’une tour).

b) Modèle inductif-statistique (I-S)

  • Traite des explications probabilistes : une loi statistique et des conditions initiales rendent la conclusion probable.
  • Limite : La prise en compte de nouvelles informations peut mener à des conclusions contradictoires.

III. Autres modèles de causalité

a) Modèle contrefactuel (David Lewis)


  • Une cause est un événement dont l’absence modifierait l’effet.
  • Utilisation des mondes possibles pour évaluer la relation de dépendance causale.
  • Exemple : "Si l’allumette n’avait pas été frottée, elle ne se serait pas embrasée."

b) Limites du raisonnement contrefactuel


  1. Dépendance inverse : Une analyse contrefactuelle peut faire apparaître l’effet comme cause de sa propre cause.
  2. Effets d’une cause commune : Deux événements causés par une même source semblent reliés causalement.
  3. Circularité : L’analyse contrefactuelle repose sur des hypothèses déjà jugées pertinentes.

IV. Conclusion

  • La causalité reste un outil conceptuel important, mais elle est complexe à définir et à appliquer dans les sciences modernes.
  • Les différents modèles (D-N, I-S, contrefactuel) présentent des forces et des faiblesses, notamment dans leur capacité à distinguer causalité et corrélation.



épistémologie

Causalité et explication

I. Le rôle de la causalité en science

a) Historique de la causalité

  1. Aristote et les quatre causes :
  • Cause matérielle : Ce dont une chose est faite (exemple : airain d'une statue).
  • Cause formelle : L'essence ou le modèle de l'objet.
  • Cause efficiente : Ce qui produit le changement (exemple : le sculpteur).
  • Cause finale : Le but ou l'objectif (exemple : glorifier une personne).
  1. Critique de la causalité à l'époque moderne :
  • Descartes conserve les causes matérielle et efficiente tout en rejetant les causes formelle et finale dans les sciences naturelles.
  • Hume critique la notion de causalité comme un produit de l’habitude, sans lien objectif dans le monde.
  1. Russell et l'abandon de la causalité :
  • Russell juge la causalité inutile et dépassée dans les sciences modernes (ex. : gravitation universelle).
  • Il considère la causalité comme une notion anthropomorphique, confondue avec la volition.

b) Des explications sans causalité

  • Certaines explications scientifiques reposent sur des lois d'équivalence (relations mathématiques), et non sur des relations causales.
  • Exemple : La loi de gravitation universelle décrit une relation entre deux masses sans invoquer la causalité.

II. Modèles d’explication et retour de la causalité


a) Modèle déductif-nomologique (D-N) de Hempel & Oppenheim


  • Concept clé : Expliquer un phénomène revient à le déduire de lois générales et de conditions initiales.
  • Exemple : L’explication du mouvement d’un thermomètre dans l’eau chaude par les lois de la dilatation des corps.
  • Limite : Le modèle D-N ne distingue pas entre causalité et corrélation (ex. : taille de l’ombre et hauteur d’une tour).

b) Modèle inductif-statistique (I-S)

  • Traite des explications probabilistes : une loi statistique et des conditions initiales rendent la conclusion probable.
  • Limite : La prise en compte de nouvelles informations peut mener à des conclusions contradictoires.

III. Autres modèles de causalité

a) Modèle contrefactuel (David Lewis)


  • Une cause est un événement dont l’absence modifierait l’effet.
  • Utilisation des mondes possibles pour évaluer la relation de dépendance causale.
  • Exemple : "Si l’allumette n’avait pas été frottée, elle ne se serait pas embrasée."

b) Limites du raisonnement contrefactuel


  1. Dépendance inverse : Une analyse contrefactuelle peut faire apparaître l’effet comme cause de sa propre cause.
  2. Effets d’une cause commune : Deux événements causés par une même source semblent reliés causalement.
  3. Circularité : L’analyse contrefactuelle repose sur des hypothèses déjà jugées pertinentes.

IV. Conclusion

  • La causalité reste un outil conceptuel important, mais elle est complexe à définir et à appliquer dans les sciences modernes.
  • Les différents modèles (D-N, I-S, contrefactuel) présentent des forces et des faiblesses, notamment dans leur capacité à distinguer causalité et corrélation.


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